Other: je posterai d'autres sujets pour que l'histoire continue xD, le chapitre est trop long!!
Un petit garçon à l’air terrifié tient la main d‘une jeune femme aux cheveux auburn, et la serre très fort. Ses cheveux noirs lui tombent sur le visage, et il les écarte d’un revers de main, dévoilant des yeux gris.
Deux adultes, côtes à côtes pleurent devant une jeune femme aux cheveux roux foncés. Le petit garçon demande:
- Dis, maman, pourquoi on donne Chessa?
L’enfant est très éveillé pour son âge, et les parents en sont fiers, mais aujourd’hui, ils auraient préféré ne pas répondre. L’homme se penche devant le petit garçon, tenant une petite fille d’environ un an, et d’une voix grave et calme, répond:
- Elbereth, nous ne pouvons pas garder ta sœur.
- Oui, mais pourquoi?
- Car nous devons partir.
- Et pourquoi je ne vais pas avec elle?
L’homme semble décréter que cela suffit, et se relève vers sa femme.
- Anaïs, nous devons y aller.
La femme prend une dernière fois sa fille dans ses bras, et la serre une dernière fois contre elle.
Une larme coulant de deux yeux gris, identiques à ceux du bébé et d’Elbereth, tombe sur le front de l’enfant.
Elle la tend à Sonia, qui serre contre elle le bébé, qui se réveille et pleure. Elbereth caresse doucement les joues de Chessalia, qui stoppe ses larmes. Le père prend son fils dans ses bras, et s’en va.
Avec un dernier regard pour la petite de nouveau endormie dans les bras de sa nouvelle maman, Anaïs souffle, avant de s’en aller:
- N’oubliez pas, à ses quinze ans…
Chessa passa le pommeau de la douche sur son visage. Ses cheveux auburn ruisselants tombèrent sous ses épaules.
- Chessalia Afiann!
Chessa soupira. Sa mère adoptive ne l’appelait par son prénom complet que lorsque il y avait un problème.
- Oui?
- Tu n’es pas la seule sous ce toit! Je veux moi aussi me laver, éructa Sonia Fistelle. Sors tout de suite!
Réprimant un rire, la jeune fille éteignit la douche et sortit, s’épongeant avec une serviette bleue marine. Elle se sécha et s’habilla rapidement, saisit une brosse à cheveux, et sortit de la pièce.
- Heureuse? lança-t-elle à Sonia qui attendait devant la porte, les mains sur les hanches.
- Non, répliqua celle-ci, avec le sourire.
À son tour, les lèvres de Chessa s’étirèrent, et elle alla dans la salle se coiffer.
Devant la glace, elle observa son reflet d’un œil critique. Ses cheveux auburn étaient marqués d’une mèche blanche comme la neige, qui lui tombait souvent sur le visage, cachant ses yeux gris acier et ses lèvres boudeuses.
Elle se sourit à elle-même, puis commença à se coiffer, s’arrachant de petits cris de douleurs à chaque coups de brosse.
Dans la salle de bain, l’eau commença à couler.
Chessa regarda l’heure, et le cri qui s’échappa de ses lèvres n’était plus du tout douloureux. Il était surpris et craintif. Neuf heures! Elle commençait les cours à huit!
Laissant tomber toutes ses affaires, elle se maudit en retournant dans sa chambre et en prenant son sac de cours… vide. Hurlant de rage contre elle-même en fourrant dans son sac des affaires au hasard. Elle laissa son carnet de liaison dans sa chambre, personne ne vérifiait jamais.
Elle passa en trombe devant Sonia en serviette qui semblait étonnée de tous ces hurlements.
Chessa sortit de la maison, attrapa sa clef au passage, et courut jusqu’au collège, sans même attendre le bus.
Elle avait juste oublié une chose. Si elle prenait le bus, elle mettait une demi-heure à arriver au collège. Là, elle en mettait une, à pied, même en courant…
Essoufflée, elle arriva devant un grand bâtiment jaune. Elle passa le portail vert citron, et le surveillant chargé de… surveiller laissa passer, les yeux éberlués.
Chessa entra comme une furie dans le bâtiment 8, et grimpa quatre à quatre les escaliers jusqu’au deuxième étage.
Son sac de cours dans une main, elle poussa la porte aux battants bleus pour s’engager dans le couloir.
Elle s’arrêta devant une porte, hésitante, puis, levant la main, fermant les doigts, elle frappa.
- Oui?
Une voix sèche, autoritaire, à l’image de sa propriétaire, avait claqué derrière la porte. Prenant sa respiration, elle entra.
- Tiens! Mademoiselle Afiann se présente au cours!
Le visage fermé Chessa passa devant sa prof, et gagna sa place.
- Puis-je savoir pourquoi vous ne nous avez pas fait l’honneur de votre visite plus tôt?
Sans répondre, Chessa sortit son cahier de chimie et braqua son regard d’acier sur Mme Secht.
Grande, ridée, ses lunettes en demi-lunes posées sur le bout de son nez en trompette, c’était la prof la plus sévère qui soit. Ses yeux bleus inquisiteurs faisaient frissonner les plus hardis des élèves. Elle était toujours habillée d’un tailleur strict noir, et d’un chemisier blanc.
- Alors?
La mèche blanche de Chessa lui tomba sur les yeux. Elle souffla dessus, et la mèche se replaça derrière son oreille docilement.
- Je suis en retard, c’est tout, vous n’allez pas en faire tout un plat!
Deux personnes rirent et Secht leurs jeta un regard assassin. Ils se turent aussitôt.
La prof devint toute rouge et se planta devant la jeune fille:
- Sortez immédiatement de ma classe.
- Avec plaisir, j’avais justement envie d’aller aux toilettes.
Cette fois, ce fut l’hilarité générale, tandis que Chessa sortait de la salle de classe. Elle avait à peine refermé la porte qu’elle entendit Secht hurler:
- SILENCE!
La jeune fille sourit. Sortant du bâtiment, elle ne passa pas par la permanence mais rentra directement chez elle.
Le surveillant, toujours en faction devant le collège, la laissa passer. Il était nouveau, mais on venait juste de lui annoncer que si une fille aux cheveux bruns et à la mèche blanche sortait, alors que ses cours n’étaient pas finis, ce n’était pas grave.
Ils étaient habitués. Le surveillant suivit des yeux le balancement du sac noir de Chessa en buvant une gorgée de café.
Un sourire flottant sur ses lèvres, Chessa ne prit pas le bus pour rentrer. Le vent soufflait fort dans ses cheveux épais, et sa mèche blanche cognait contre ses yeux, mais elle n’en avait cure.
Sa bouche s’ouvrait sur un large sourire, devant ce sentiment de liberté. Il faisait très froid, et des nuages noirs s’amoncelaient dans le ciel. Une pluie fine se mit à tomber, et Chessa ouvrit son visage, laissant l’eau imprégner ses vêtements et mouiller ses cheveux.